mardi 17 mai 2011

Au Sénégal, la fondation Senghor est menacée d'expulsion

La fondation de l'ancien président-poète risque d'être expulsée du bâtiment qu'elle occupe depuis sa création en 1974, par le président Léopold Sédar Senghor lui-même.


C'est l'Etat lui-même qui somme la fondation de quitter les lieux et ce depuis 1 mois : le bâtiment en question a été octroyé à feu Léopold S. Senghor par l'ex-président de la république Adou Diouf et il appartient donc toujours à l'Etat. Le Ministère concerné affirme que le bâtiment doit être rénové. 
Léopold S. Senghor
Mais selon l'avocat de la fondation, lors de la première mise en demeure il y a un mois, il était question d'occupation illégale.

Certains membres y voit une récupération du patrimoine de Senghor. Selon plusieurs sources, le siège de la fondation est convoité par une personnalité du régime de Me Abdoulaye Wade qui veut y construire une résidence. De plus, l'ancienne maison de Léopold S.SEnghor a été racheté par l'Etat sans qu'il ne dise ce qu'il compte en faire. Pour en savoir plus vous pouvez vous rendre sur cette page : c'est un article qui interview Amadou Lamine Sall, un poète membre de la fondation. 


Les objectifs de la fondation Senghor

La Fondation Senghor a pour objectif de favoriser en Afrique le développement de l'Enseignement supérieur, de la  Recherche et de la Culture. Elle vise aussi à diffuser le patrimoine africain dans le monde. 
Un recueil est aussi édité : l'Ethiopique, où les intellectuels et les philosophes africaines peuvent faire valoir leurs idées.

dimanche 15 mai 2011

Les zemidjans : taxi-motos du Bénin

Si vous vous rendez un jour au Bénin, vous ne pourrez pas manquer les "zems" , ces taxis-motos qui vous permettent de traverser la  ville. Leur nom entier est zemidjan et ils signifient en langue fongbé : "prends-moi".

Cette pratique a démarré dans une des grandes villes du Bénin, Porto Novo. Les femmes avaient besoin d'un transport pour leurs marchandises : elles ont donc utilisé des vélos que quelqu'un conduisait à leur place. Les vélos se sont transformés en moto, et ce simple transport de marchandises s'est transformé en taxi.
L'idée a tellement plu qu'elle s'est propagée dans tout le pays et dans les pays frontaliers tels le Nigéria, le Togo ou encore le Burkina Faso.

Zemidjans de Cotonou
http://benintourisme.com/index.php/guide-pratique/transports/


Ces petites motos ont surtout un énorme avantage : elles peuvent vous déposer à l'endroit souhaité et peu importe l'état de la route. Il y a en effet certaines routes dans les villes de Bénin ( et en Afrique) si peu praticables qu'il est impossible de s'y engager en voiture.  Autre avantage non négligeable : c'est un moyen économique pour se déplacer ( environ 100 à 300 FCFA pas course : soit 15 à 45 cents).

Ce qui est impressionnant aussi, c'est le nombre de personnes qui peuvent monter sur les zems : on peut parfois voir toute une famille ( sa mère et ses enfants) sur une moto ou encore 2 à 3 passagers...et personne ne porte de casque.

Famille sur un zemidjan
http://pedagogie84.pagesperso-orange.fr/zem.htm

La sécurité est aussi mise à mal par parfois le non-respect des limitations de vitesse ou tout simplement parce que le conducteur n'a pas eu de formation en ce qui concerne le code de la route ( car aucun pré-requis n'est demandé).
Une seule chose est obligatoire , c'est acquérir un numéro d' immatriculation qu'ils devront inscrire sur leur  chemise : habit porté par tous les zems et qui changent de couleur selon la ville.

Voici une vidéo que j'ai filmé lorsque j'étais à Cotonou, parmi les motos qui passent vous pouvez apercevoir des zems (ils sont reconnaissables grâce à la chemise ou au gilet jaune que porte le conducteur)




Le chauffeur de zem : une réalité sociale

Il est difficile d'aborder les zemidjans sans parler de la réalité sociale que cette pratique sous entends. Les chauffeurs de zems sont d'horizon différents. On trouve des personnes qui ne font que ce travail mais il y en a bien d'autres qui le font soit pour payer leurs études ou alors pour arrondir leurs fins de mois ( certains enseignants n'hésitent pas à le faire en dehors de leur travail). De plus, les personnes qui ne font que cela sont souvent des personnes qui ont un master mais qui ne trouvent pas de travail dans leur branche.
Depuis quelques années le nombre de zemidjans  ne cessent d'augmenter : indicateur de  l'ampleur du chômage chez les jeunes.Souvent, ces jeunes ne voient dans ce travail qu'une passade avant de trouver mieux mais bien souvent aucune opportunité ne s'offre à eux.

lundi 9 mai 2011

Ouidah devoir de mémoire

Ouidah devoir de mémoire, c'est une pièce de théâtre qui a eu lieu à Paris le 7 mai, mais que vous pouvez encore voir le 10 et le 11mai.
C'est la toute première pièce d'Alphonse Demeho.
Ouidah, c'est une ville béninoise, mais c'est aussi bien plus, c'est un lieu de mémoire qui caractérise un sombre passé : l'esclavage.

A l'époque, c'est à Ouidah qu'on vendait tous les esclaves de la région ( Togo du Sud, Nigéria...) sur une place qui existe encore. On y trouve encore la route qui été utilisée pour mener les esclaves vers la Mer. On peut aussi distinguer l'endroit où se trouvait les bâtiments insalubres où on mettait les esclaves avant leur embarquement. Si un jour vous avez l'occasion d'aller au Bénin, Ouidah est vraiment une ville immanquable!



C'est une vidéo que j'ai faite lorsque je suis allée à Ouidah. On peut y apercevoir sur le côté de la route des statues qui rappellent l'esclavage, et tout à la fin , le bâtiment est un musée sur l'esclavage.
( je m'excuse car je n'ai pas pu la monter, n'ayant pas de logiciel adéquat)






La pièce retranscrit ce passé par un monologue. Son but étant de remémorer mais aussi de pardonner et d'apaiser les blessures que la traite des africains a laissé.

vendredi 6 mai 2011

La Maison Africaine de Bruxelles

La Maison africaine de Bruxelles représente un soutien pour les étudiants ressortissants des pays africaines et venus en Belgique pour faire leurs études. Elle occupe un immeuble dans le quartier Matonge au 33 rue Alsace Lorraine.




Cet immeuble contient environ 70 chambres pour accueillir les étudiants et les stagiaires africains. Mais la Maison africaine organise aussi des activités culturelles, comme des expositions.
L'organisation cherche aussi à favoriser l'intégration sociale des occupants, avec un service social. Mais le principal est aussi de valoriser le retour au pays car comme l'explique un ancien occupant, si les étudiants restent en Belgique ils risque de travailler en dessous de leur potentiel. Et en partant dans leur pays, cela permet aussi de mettre leurs compétences à disposition de leur pays d'origine.

La maison africaine flamande: 

Il existe aussi une Maison Africaine flamande : Kuumba, qui lui se définit plus comme un " Centre d'information, de culture et de rencontre". Ici, il n'y a pas de logements mais c'est plutôt un lieu de rencontre  et d'échange, comme vous pouvez le voir avec la façade de l'établissement. Il faut dire qu'il remplace l'ancien Espace Matonge, un ancien centre culturel. Une autre différence, c'est que Kuumba se focalise avant tout sur le Congo. Il est libre d'accès et vous pouvez le trouver au 35 rue de la paix, dans le quartier Matonge.

Deux maisons africaines et deux approches différentes donc de ce qu'est une maison africaine.

lundi 2 mai 2011

Ellen Johnson-Sirleaf

Son nom ne vous dit peut-être rien mais Ellen Johnson-Sirleaf est la première femme élue au suffrage universel à la tête d'un Etat africain.
Elle a été élue le 16 janvier 2006 en tant que présidente du Libéria.
© Copyright Kaba Bachir

Cette veuve et mère de 4 enfants a atteint ce poste à l'âge de 67 ans.
Elle est issue de l'élite Américano-libérienne : ses ancêtres étaient des esclaves affranchis et ils ont aidé à la construction du Libéria en 1847 pour en faire la première République du continent. 
Ses origines aisées lui ont permis d'être diplômé à l'Université du Colorado aux Etats-Unis et d'acquérir une maîtrise en administration publique à Harvard.
Avant d'attendre son poste actuel, elle a occupé plusieurs postes financiers à l'étranger comme à la Banque Mondiale ou encore à la fameuse City Bank américaine.

Dans les année 80, elle occupe plusieurs postes différents à  la suite au sein du Ministère de Finances. Elle prends part aux questions politiques qui touchent son pays et critique la dictature militaire qu'elle juge corrompue et impopulaire:  ses prises de position lui vaudront d'être emprisonnée à deux reprises. Elle réussit même à échapper à l’exécution en s'exilant. Toujours à la même époque elle a d'ailleurs soutenu un coup d'Etat contre le régime en place qui domine les ethnies locales. Cette prise de position extrême lui vaudra quelques critiques par la suite.

Elle revient au Libéria dans les années 90 et elle se  présente à l'élection présidentielle une première fois en 1997 mais ne gagne pas.

Elle se représente donc en 2005 et devient présidente. Les experts s'accordent pour dire qu'elle a été un signe d'espoir dans ce pays qui sortait de 2 ans de transition après l'accord de paix d’août 2003 qui mettait terme à 14 ans de guerre civile.