dimanche 15 mai 2011

Les zemidjans : taxi-motos du Bénin

Si vous vous rendez un jour au Bénin, vous ne pourrez pas manquer les "zems" , ces taxis-motos qui vous permettent de traverser la  ville. Leur nom entier est zemidjan et ils signifient en langue fongbé : "prends-moi".

Cette pratique a démarré dans une des grandes villes du Bénin, Porto Novo. Les femmes avaient besoin d'un transport pour leurs marchandises : elles ont donc utilisé des vélos que quelqu'un conduisait à leur place. Les vélos se sont transformés en moto, et ce simple transport de marchandises s'est transformé en taxi.
L'idée a tellement plu qu'elle s'est propagée dans tout le pays et dans les pays frontaliers tels le Nigéria, le Togo ou encore le Burkina Faso.

Zemidjans de Cotonou
http://benintourisme.com/index.php/guide-pratique/transports/


Ces petites motos ont surtout un énorme avantage : elles peuvent vous déposer à l'endroit souhaité et peu importe l'état de la route. Il y a en effet certaines routes dans les villes de Bénin ( et en Afrique) si peu praticables qu'il est impossible de s'y engager en voiture.  Autre avantage non négligeable : c'est un moyen économique pour se déplacer ( environ 100 à 300 FCFA pas course : soit 15 à 45 cents).

Ce qui est impressionnant aussi, c'est le nombre de personnes qui peuvent monter sur les zems : on peut parfois voir toute une famille ( sa mère et ses enfants) sur une moto ou encore 2 à 3 passagers...et personne ne porte de casque.

Famille sur un zemidjan
http://pedagogie84.pagesperso-orange.fr/zem.htm

La sécurité est aussi mise à mal par parfois le non-respect des limitations de vitesse ou tout simplement parce que le conducteur n'a pas eu de formation en ce qui concerne le code de la route ( car aucun pré-requis n'est demandé).
Une seule chose est obligatoire , c'est acquérir un numéro d' immatriculation qu'ils devront inscrire sur leur  chemise : habit porté par tous les zems et qui changent de couleur selon la ville.

Voici une vidéo que j'ai filmé lorsque j'étais à Cotonou, parmi les motos qui passent vous pouvez apercevoir des zems (ils sont reconnaissables grâce à la chemise ou au gilet jaune que porte le conducteur)




Le chauffeur de zem : une réalité sociale

Il est difficile d'aborder les zemidjans sans parler de la réalité sociale que cette pratique sous entends. Les chauffeurs de zems sont d'horizon différents. On trouve des personnes qui ne font que ce travail mais il y en a bien d'autres qui le font soit pour payer leurs études ou alors pour arrondir leurs fins de mois ( certains enseignants n'hésitent pas à le faire en dehors de leur travail). De plus, les personnes qui ne font que cela sont souvent des personnes qui ont un master mais qui ne trouvent pas de travail dans leur branche.
Depuis quelques années le nombre de zemidjans  ne cessent d'augmenter : indicateur de  l'ampleur du chômage chez les jeunes.Souvent, ces jeunes ne voient dans ce travail qu'une passade avant de trouver mieux mais bien souvent aucune opportunité ne s'offre à eux.

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